PIBLE (À), loc. adj.
Étymol. et Hist. 1842
mâture à pible (
Ac. Compl.). Terme nautique empr. au prov. soit directement (le mot n'y est cependant pas relevé dans cet emploi), soit par l'intermédiaire de l'ital. (
albero a pible mar. 1829,
DEI; génois
erboo a pibbre,
FEW t.9, p.183b, note 11). Le type
pible du domaine occitan (a. forézien
piblo «peuplier» fin
xiiie-début
xives. d'apr. E. Philipon ds
Romania t.22, 1893, p.8; prov.
piblo,
Mistral) est issu du lat.
poīp(ŭ)lus (
peuplier*) avec changement de la voyelle tonique
-ō- en
-ī- (pour une raison encore mal élucidée, peut-être par un croisement avec un mot tel que le lat.
vīmen «osier» [gasc.
bime, bimou, FEW t.14, pp.459b-460a];
cf. aussi la var. dial. lim.
tible «peuplier» qui révèle peut-être l'infl. du lat.
tilia «tilleul», v.
Rohlfs Gasc.3, § 572;
cf. FEW t.9, pp.182a et 183b, note 10);
cf. l'a. prov.
píbol (
ca 1155 Rouergue ds
Brunel, n
o75, 6, t.1, p.76), issu du même type
*pipulu, avec réduction du proparoxyton par chute de la syllabe finale (
Rohlfs,
op. cit., § 479). L'occitan
pible est passé dans le m. fr.
pible «peuplier» ([1473
baston de pible Arch. nat. JJ 194, pièce 362 ds
Gdf., mais réf. inexacte]; relevé en Saintonge au
xvies., B.
Palissy ds
Hug.; rare).